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un peu de recul

19 octobre 2011

les sixièmes...

Ces dernières semaines, première recherche en sixième.

Dans mes séances, j'alterne les productions de mon cru avec des questionnaires ou exposés proposés par des collègues, ou complotés avec eux.

La collègue d'art plastique m'a demandé de faire remplir aux sixièmes un questionnaire sur l'histoire de l'écriture: super. Vu l'état actuel du matériel informatique au collège, j'ai recensé mes ressources papier.  Comme on venait d'expliquer à quoi sert un documentaire, c'était parfait. Tout au long du questionnaire, j'ai introduit des cadres contenant les sources à utiliser, présentées sous la forme simple et canonique: Nom, Prénom:titre, p. n et m.

Répartition des élèves en groupes de 2 ou 3, répartition des livres: un sujet par table (Babylone, Egypte, Chine, alphabet latin).

Consigne:

  1. identifier le document qui est sur votre table. I.e., lire le titre en entier.
  2. identifier les questions auxquelles il permet de répondre. I.e., repérer à quel endroit ce livre est indiqué comme source dans le questionnaire
  3. Lire la question
  4. Lire le document et prélever les informations nécessaires pour répondre
  5. Changer de table et recommencer

Difficultés, que je n'avais pas toutes anticipées:

  1. Comprendre qu'il faut d'abord identifier le document, et donc répondre au questionnaire dans le désordre
  2. Lire le titre en entier, même s'il utilise plusieurs couleurs ou polices différentes, afin de trouver de façon précise la référence indiquée
  3. Penser à lire la question avant de chercher la réponse
  4. Rester conscient que les questions figurent dans le questionnaire (!), et que les livres n'ont pas été fait pour répondre au questionnaire de Mme V.: il faut chercher les informations et adapter sa réponse!
  5. Collaborer de façon pacifique et productive pour tous...

Fonctionnement finalement adopté:

j'ai privilégié les groupes de 3 et réparti les rôles de la façon suivante:

  • élève 1: il gère l'activité en indiquant quelle tâche doit être réalisée (lire le titre du livre, le retrouver dans le questionnaire, lire la question...). L'élève 1 n'a pas de document en main, mais doit être bien organisé et avoir compris de quoi il retourne. Rôle confié en priorité aux dyslexiques et dyspraxiques.
  • élève 2: responsable du questionnaire. Il doit repérer les sources et les questions à traiter, lire les questions à haute voix à ses 2 camarades, écrire les réponses.
  • élève 3: responsable des documents: il lit à haute voix le titre, puis le texte.

Quoi qu'il arrive, la réponse n'est notée que lorsque tout le monde est d'accord sur ce qu'il faut écrire (et de préférence, moi aussi).

Bénéfice de cette organisation:

  • tout le monde est obligé de participer à égalité
  • ils finissent par tous comprendre dans quel ordre il faut procéder (j'espère)
  • des élèves en difficulté sont dans un rôle valorisant (dyslexiques)
  • comme ils doivent tomber d'accord sur la réponse, ils se donnent mutuellement des explications
  • mine de rien, j'introduis la notion de source et la convention pour citer un livre
  • J'insiste sur le fait que "chercher des informations" ce n'est pas "trouver la réponse", mais chercher ce qui permettra de la construire

Bilan: cette organisation a été un peu le fruit du hasard (pas de salle info), mais je l'ai trouvée très intéressante. Je vais retravailler sur les difficultés qu'elle a mises en avant (saisir le sens et la cohérence d'un travail de recherche, s'organiser, ne pas baisser les bras car "j'sais pas faire ça"...). Je vais aussi essayer de faire systématiquement des répartitions de rôles dans les groupes quelle que soient leurs dimensions, c'est vraiment très mobilisateur psychologiquement et intellectuellement.

J'aimerais bien (plus tard dans l'année) appliquer ces principes à un travail sur l'étude de document (histoire-géo, par exemple). A voir avec les collègues. Je vais aussi faire travailler les sixièmes sur les consignes: analyse, ordre et méthode!

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10 octobre 2011

apprendre à lire

Apprendre à faire des recherches documentaires, savoir citer ses sources dans les règles... super. Mais moi, un grand nombre de mes élèves ne savent pas lire.

Non qu'ils n'aient pas bien appris à déchiffrer: en général, ce boulot-là est fait, et bien fait. Mais leur vocabulaire est d'une telle pauvreté qu'ils ne comprennent pas ce qu'ils lisent; ils remplacent les mots inconnus par d'autres qui leur ressemblent (le résultat ne manque parfois pas de sel).

Mes tentatives donc, pour les amener à lire et à enrichir leur vocabulaire:

  • le coin du dico: les élèves de tous niveaux sont invités à noter des mots qu'ils trouvent compliqués sur une feuille affichée au CDI, mettant au défi les élèves 6ème d'en donner la définition. En séance avec les sixièmes: pendant un quart d'heure, on prend un mot de la liste, chacun en cherche la définition dans le dictionnaire, et on la reformule collectivement (pour mes élèves, les définitions du Robert des collèges, c'est parfois très compliqué). Cette année, je crois que je vais ajouter la recherche des synonymes et antonymes, en donnant le dictionnaire adéquat à deux responsables solennellement nommés (oui, j'ai deux dicos des synonymes): un p'tit peu de vocabulaire en plus! Il faudrait aussi que je fasse un rappel de séance en séance pour les inciter à mémoriser ce vocabulaire. A étudier...
  • exposer des livres. Montrer les nouveautés, bien sûr, ça ne suffit pas... donc je vais essayer de faire faire des expositions par les élèves eux-mêmes. En ce moment, une classe de 5ème est partie sur "séries: des pages aux écrans" (je n'ose pas citer les séries qu'ils ont choisies. Démagogie, quand tu nous tiens!). L'an dernier, c'était de la SF à partir d'un travail des quatrièmes: aucun succès.
  • Discussions et présentations lors des séances précédant les vacances, en essayant de les faire sortir de Titeuf...
  • Il faut aussi que je pense à rappeler aux collègues de français que je peux préparer une valisette de lectures pour leurs chers petits...
  • Achat de romans courts, faciles, et/ou "vus à la télé"... j'avoue, j'ai récupéré un stock de novellisations des séries de Mary-Kate et Ashley Olsen. Gros succès auprès de ces demoilselles (il paraît que je commence à avoir des livres bien. Une collègue d'anglais en a confisqué un à une élève qui lisait pendant son cours, il va falloir que j'aille lui avouer que oui, c'est bien un livre du CDI...)
  • Eh oui, je l'ai fait: j'ai classé les romans par thème, selon des catégories hautement douteuses: historiques, fantastiques, sentiments (voui), c'est la vie..., animaux, sport, aventure, policiers, frissons, humour (je crois que tout y est). J'ai aussi isolé les livres "courts" (une centaine de pages), mais ça marche moins bien, peut-être faudra-t-il les remettre avec les autres. Au moins, les élèves fouillent aussi dans les romans (pas seulement le bac à BD), lisent quelques résumés, empruntent parfois, et parfois parcourent le début, voire tout...

 

9 octobre 2011

Faisons les présentations

Depuis l'année dernière, j'exerce comme professeur documentaliste, après avoir été longtemps "professeur de discipline".

J'avais l'impression que ce nouveau travail me permettrait de me confronter aux difficultés les plus essentielles des élèves: processus d'apprentissage, processus cognitifs, opérations mentales. Eh bien... c'est le cas! Mais je ne sais pas pour autant toujours quoi faire...

Comme tout le monde, je puise dans les ressources pratiques et théoriques trouvées ici et là pour préparer mes séances. Je m'adapte également à mes élèves de façon empirique, en fonction aussi de la culture propre à mon établissement, que j'apprécie beaucoup: c'est un petit collège de banlieue, "non classé", mais où le public est nettement défavorisé socialement. A peu près un quart des élèves sont mauvais lecteurs par rapport à leur niveau scolaire; décrocheurs, problèmes communautaires et religieux plus ou moins apparents... la politique est de ne lâcher personne, de faire autant que possible un suivi individuel des élèves et de travailler sur l'orientation de chacun. J'essaie de m'inscrire dans le dispositif...

Je fais des choix dont je sais qu'ils seraient très contestés par d'autres documentalistes; je procède souvent à tâton. C'est pourquoi j'éprouve ce besoin de faire quelques pas en arrière pour regarder les choses avec un peu de distance.

Pourquoi sur un blog? Parce je pense que l'impression d'agir en public m'obligera à plus de rigueur. Pour avoir des commentaires, aussi, éventuellement. Et parce que ça m'amuse de créer un blog, comme les gosses!

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